La vieille au bois dormant
M’affaler voluptueusement sous un amoncellement de couettes,
M’étaler en travers du lit sur le ventre, le dos, en boule, de côté,
Calée par une profusion d’oreilles en cette vaste couchette
Symbolisant la chaleur d’un havre de paix, alcôve secrète, éden ouaté…
Dormir à satiété, à l’excès, bien à l’abri des rumeurs du monde,
Hiberner, hiverner jusqu’au retour des beaux jours,
En l’engourdissement d’une léthargie profonde
Où les rêves et chimères ne seraient que velours,
Afin de m’immerger dans une béatitude sereine et salvatrice,
Éteindre portable, me déconnecter de toute source d’informations,
Me glisser dans un profond sommeil en une apesanteur libératrice,
Ne plus réfléchir, rester impassible en de limpides inactions,
Le cœur léger, l’âme apaisée et tranquille,
M’endormir sans aucune contrainte des lendemains,
Où tout massacre ne me semblerait que vétille
Et ne ressentirais plus les barbaries du chemin,
Et moi, petite vieille, m’interroge et me demande
S’il ne serait préférable que je ne me relève jamais :
Le chant des cigales et le soleil donnés en offrande
Ne suffiront à la quiétude qui agonise sans reflet…
M’affaler voluptueusement sous un amoncellement de couettes,
M’étaler en travers du lit sur le ventre, le dos, en boule, de côté,
Calée par une profusion d’oreilles en cette vaste couchette
Symbolisant la chaleur d’un havre de paix, alcôve secrète, éden ouaté…
Dormir à satiété, à l’excès, bien à l’abri des rumeurs du monde,
Hiberner, hiverner jusqu’au retour des beaux jours,
En l’engourdissement d’une léthargie profonde
Où les rêves et chimères ne seraient que velours,
Afin de m’immerger dans une béatitude sereine et salvatrice,
Éteindre portable, me déconnecter de toute source d’informations,
Me glisser dans un profond sommeil en une apesanteur libératrice,
Ne plus réfléchir, rester impassible en de limpides inactions,
Le cœur léger, l’âme apaisée et tranquille,
M’endormir sans aucune contrainte des lendemains,
Où tout massacre ne me semblerait que vétille
Et ne ressentirais plus les barbaries du chemin,
Et moi, petite vieille, m’interroge et me demande
S’il ne serait préférable que je ne me relève jamais :
Le chant des cigales et le soleil donnés en offrande
Ne suffiront à la quiétude qui agonise sans reflet…